POLITIQUE : Taxer les plus riches

Publié le par Union des Démocrates Herbinois

Faire payer les riches ... le vieux slogan n' est plus comme jadis l'exclusivité des communistes. Le gouvernement envisage désormais d'instituer une contribution spéciale pour les plus hauts revenus, d'autant plus qu'une partie de la majorité appuie vigouresement la démarche.

 

L'idée a pour elle la force d'une certaine évidence : en pleine crise financière, alors qu'une grande partie des Français se débat au milieu des difficultés matérielles, on a vu régulièrement dévoiler le train de vie et les salaires exorbitants d'une certaine élite. L'évidence est tellement forte que plusieurs personnages comme Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, et proche de Nicolas Sarkozy, ainsi que Pierre Bergé, bailleur de fond régulier du PS, se sont déclarés favorables à une telle taxation.

 

Pour autant, cette taxation des plus hauts revenus peut se heurter à bien des obstacles et d'abord à un obstacle de bon sens : qu'est-ce qu'un haut revenu ? A partir de quel revenu est on supposé riche, voire trop riche ?

D'autre objections tiendront à l'efficacité d'un tel impôt susceptible de favoriser l'exil fiscal, voire de devenir confiscatoire. Enfin, on soulignera le dilemme : soit le seul de taxation sera trop élevé, avec pour conséquence mathématique une rentabilité nulle, soit il s'appliquera de façon relativement large, au risque de peser sur notre dynamisme économique.

Ces objections ne sont pas totalement erronées, mais elles évoquent essentiellement des difficultés techniques, sans réfuter le principe de base et, surtout , sa dimension symbolique. On ne combat pas ce qui se présente comme une mesure de justice sociale avec des arguments comptables, d'ailleurs contestables et contestés par maints économistes.

 

La taxation des hauts revenus sera peut-être d'une mise en oeuvre délicate, elle n'en constituera pas moins un signe fort de la part d'un gouvernement dont la politique fiscale a pu, à tort ou raison, sembler une longue suite de cadeaux faits aux plus riches, à l'instar du fameux bouclier fiscal.

 

Demander un effort supplémentaire à ceux qui en ont largement les moyens n'est ni engager une politique de spoliation ( du reste il s'agit des revenus et non du patrimoine), ni se livrer à la démagogie. Cela peut-être en revanche une façon d'en finir avec un dumping fiscal dont l'exemple Irlandais nous prouve qu'il finit toujours par ruiner les Etats.

 

 

Emilia NETO

Conseillère municipale

Groupe UDH - Alliance Centriste 

 

Publié dans Finances

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