Réforme des retraites : le compte n’y est pas

Publié le par Union des Démocrates Herbinois

 

Paris, le jeudi 17 juin 2010

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Jean ARTHUIS, Président de l’Alliance Centriste, exprime des doutes sur l’adéquation des mesures annoncées par le Gouvernement avec les besoins de financement du système de retraites.

La réforme des retraites proposée par le Gouvernement, si elle va dans le bon sens, n’est pas à la hauteur des enjeux.

 

D’abord, entre 2011, date d’entrée en vigueur de la réforme, et 2018, année du retour prévisionnel à l’équilibre, les régimes de retraite accumuleront plus de 60 milliards d’euros de dette, dont le remboursement conduira tôt ou tard à augmenter les prélèvements obligatoires. L’utilisation immédiate du Fonds de Réserve des Retraites reporte à 2018 la prise en charge des effets financiers du choc démographique prévu à compter de 2020.

 

Ensuite, les prévisions du Gouvernement sont trop optimistes : l’impact financier du passage à 62 ans est surévalué de plusieurs milliards d’euros, le basculement des cotisations chômage sur les régimes de retraites suppose une baisse du chômage à 5,7%, ce qui est loin d’être acquis. Le recours aux recettes fiscales (1% supplémentaire sur la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu) devrait être réservé à la réduction du déficit de l’Etat (152 milliards d’euros en 2010). Au surplus, ce dispositif introduit un élément supplémentaire de complexité puisque l’impôt ainsi versé ne sera pas pris en compte dans les contributions ouvrant droit au bouclier fiscal. Il est rappelé que l’Alliance Centriste milite pour l’abrogation du bouclier et de l’ISF et en contrepartie, l’institution d’une tranche d’impôt sur le revenu à 45 % ainsi qu’une révision à la hausse du barème d’imposition des plus-values immobilières et mobilières.

 

L’annonce d’un retour à l’équilibre en 2018 fait donc figure d’exercice convenu.

 

Le projet reste au milieu du gué. Dommage, ce qui est ici en cause, c’est bien la solidarité entre les générations.

 

La situation alarmante des comptes publics, et des régimes de retraite en particulier, exige un discours de vérité : comme dans les autres Etats de l’OCDE, des efforts difficiles vont être demandés à la communauté nationale dans les prochaines années, et ils ne pourront être acceptés qu’à condition de fixer un cap juste et réaliste au pays.

Publié dans Politique nationale

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