POLITIQUE : gauche "les embarras"

Publié le par Union des Démocrates Herbinois

Au lieu d'être portée par le mouvement social, la gauche reste empêtrée dans ses difficultés habituelles. Son retour aux affaires est-il pour autant compromis ?

Depuis un an, la revue Le Débat pose la question du déclin de la gauche occidentale : les travaillistes britanniques viennent d'être battus, les socialistes espagnols et grecs assument les mesures néolibérales imposées par l' Union européenne et la social-démocratie allemande est confrontée à une extrème gauche dynamique.

La gauche française devrait se porter mieux : un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle semble annoncée son retour au pouvoir. Après la longue grève de 1995, il y eut l'arrivée triomphale de Lionel Jospin à Matignon - suite, il est vrai, à une erreur stratégique de Dominique de Villepin... L'élection présidentielle de 2012 n'est plus très loin et la dynamique de la gauche devrait s'en trouver relancée.

Pourtant, le coeur n'y est pas. Certes, les dirigeants socialistes proclament leur unité, les parlementaires livrent, sur la réformes des retraites, de longues batailles de retardement et les militants sont nombreux sur le parcours des manifestations. Mais la marche vers l' Elysée reste soumise à plusieurs handicaps.

Le Parti socialiste reste dépourvu de projet de guvernement. Même sur la question des retraites, c'est le flou, qui stimule les contradictions internes. A l'aile droite, le député Manuel Valls a durement critiqué le porte-parole du parti, Benoît Hamon, qui a déclaré que les socialistes reviendraient sur l'allongement de la durée des cotisations pour la retraite, alors que le principe de l'allongement a été adopté. Et Manuel Valls de dénoncer une " mélenchonisation des esprits" autrement dit une évolution démagogique vers des positions radicales.

Il est vrai que le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon s'est renforcé : ses militants sont significativement au coeur des défilés que les socialistes regardent passer. Mais le Parti de Gauche ne peut rien sans le Parti communiste qui ne peut pas renoncer à son alliance de survie avec les socialistes : les mélenchonistes ne peuvent qu'empêcher les socialistes de se porter au centre...

Les choses se clarifieraient si la question du candidat était résolue. La popularité de Dominique Strauss-Kahn est au plus haut, mais il pourrait s'agir d'une illusion médiatique, d'une "bulle" comme l'écrit le philosophe Jean-Pierre Dupuy dans l'article très dur ( Le Monde du 23 octobre) qu'il a consacré au patron du Fmi.

Un article qui en annonce d'autres, car nombreux sont les opposants à ce socialiste qui applique les recettes néolibérales. Entre Martine Aubry, François Hollande et Ségolène Royal, la raison des socialistes balance et les trois candidats potentiels ne sont guère en harmonie avec ce qu'on appelle ces temps-ci "la rue".

Ces obstacles ne sont pas assez importants pour empêcher les socialistes de remporter l'élection de 2012. D'abord parce que l'électorat de gauche votera pour n'importe quel candidat socialiste et que les anti-sarkozistes de toutes tendances feront de même.

Ensuite parce que Jean-Luc Mélenchon se désistera pour le candidat socialiste au second tour.

Enfin parce que Marine Le Pen, comme on le redoute à l'Elysée, risque d'empêcher la réélection de Nicolas Sarkozy.

Les socialistes seraient alors vainqueur par défaillance de leur adversaire et par réaction automatique de leur électorat - ce qui ne donnerait pas un grand élan pour un changement de politique. Mais ils se contentent aujourd'hui d'avoir refait surface et de se laisser porter par le flot.

C' est là une fausse prudence : la vie politique et sociale française est toujours riche de surprises.

 

 

Edito d'Emilia NETO

Conseillère municipale groupe UDH - Alliance Centriste

Publié dans Politique nationale

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