EUROPE : vers la révision constitutionnelle

Publié le par Union des Démocrates Herbinois

La chancelière allemande et le président français, en brillant second, ont réussi à entrainer, lors du sommet de Bruxelles (28 octobre), des chefs de gouvernement récalcitrants et effrayés par la gravité de la crise qui secoue la zone euro.

On croyait que le sauvetage in extremis de la Grèce, en mai dernier, avait réglé la qestion. Au contraire, les dirigeants européens se sont aperçus qu'une menace grave pèse désormais sur nombre de pays, qui risquent de faire défaut sur leur dette. Il fallait donc créer un fonds de soutien permanent.

Mais cette nécessité impérieuse se heurte à une impossibilité juridique : le traité de Lisbonne interdit qu'un Etat membre de l'Union vienne secourir financièrement un Etat en difficulté.

Au mois de mai, cette contrainte n'avait pas été respectée et, dans la panique du moment, personne ne sait soucié du viol de la règle commune. Mais la chancelière allemande, qui refuse que son pays paie les dettes de ses partenaires, veut un fonds collectif de soutien mais redoute que ce dispositif soit condamné par la cour constitutionnelle de Karlsruhe.

Elle doit donc obtenir de ses partenaires une révision du traité de Lisbonne.

 

En bonne négociatrice, Angela Merkel a su faire prévaloir ses soucis et ses exigences, qui sont spécifique à l'Allemagne.

Ceci en deux étapes.

A Deauville, en marge d'une rencontre avec le président Medvedev, la chancelière a su convaincre le président français de renforcer la discipline budgétaire des Etats de l'Union par un mécanisme de sanction et de réviser le traité pour établir le fonds de soutien.

Nicolas Sarkozy ne voulait pas de sanctions automatiques et Angela Merkel souhaitait que les Etats trop endettés soient privés du droit de vote dans les institutions européennes. Un compromis a été trouvé sur des sanctions non automatiques dans le cadre d'un traité révisé.

Mais l'accord de Deauville a provoqué le mécontentement de Jean-Claude Trichet ( partisan de sanctions automatiques) et de chefs de gouvernements qui refusaient de se conformer à l'accord franco-allemand. Nombre de journaux ont présenté Angela Merkel comme une personne isolée mais c'est elle qui a eu gain de cause, deuxième étape au sommet de Bruxelles.

 

Pourquoi ? Tout simplement parce que la chancelière ne pouvait pas accepter un fonds de soutien contraire au traité de Lisbonne et que, sans fonds de soutien, la Grèce, l'Irlande et le Portugal sont exposés à des défaillances certaines. Les dirigeants européens ont l'impression d'avoir gagné du temps. Mais ils continuent de s'inquiéter des difficultés de la révision du traité qui est en application depuis moins d'un an. Tout le monde se souvient des référendums négatifs en France, aux Pays-Bas et en Irlande.

A Bruxelles et à Berlin, on cherche le moyen d'éviter des consultations populaires et on se demande combien il faudra de mois ou d'années pour aboutir à une révision susceptible d' être ratifiée par les 27 pays membres.

Cette inévitable lenteur contraste avec la violence de la crise sociale dans la zone euro et avec la guerre monétaire qui fait rage entre les principales puissances sans que la Banque Centrale Européenne trouve les moyens de s'en protéger.

Certes, Angela Merkel tient la barre, mais le vaisseau européen est en train de se disloquer.

 

 

 

Edito d' Emilia NETO

Conseillère municipale de Saint-Herblain

Groupe UDH - Alliance Centriste

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